DE GUERRE LASSE

Bruno Bressolin travaille comme un peintre mais aussi comme un illustrateur.
De son pinceau coule une encre noire, fluide, expressive. Des taches de couleurs vives, gaies et irrespectueuses rehaussent la noirceur de son trait vigoureux.

Les images qu’il crée occupent l’espace avec un élan dynamique. Ses compositions, ou le blanc joue le rôle de repoussoir, sont tendues au maximum.
La figure humaine fonctionne presque comme de la typo, avec des vides et des pleins qui s’affrontent sur la page.
Mais — étonnement — son dessin est modelé, et les formes qui émergent sont d’un réalisme frappant.

Le vocabulaire pictural de Bressolin est cinématographique. Il évoque des scènes qui semblent sortir de films d’archives.
Ses personnages ont une histoire et sont spectateurs d’évènements ou de drames que l’on devine off-camera.

Mais la caractéristique la plus frappante de son travail est probablement son humour déjanté qui, bien que parfois cinglant, n’est pas dépourvu d’empathie pour le genre humain.

Véronique Vienne